"La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie."
Ces mots ne sont pas de Robert Badinter. Pas plus que ce dessin. Ils sont de Victor Hugo.
Mais ce n'est pas le moindre hommage à l'avocat que de rappeler qu'il a mené à son terme le plus grand combat du poète.
"Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine", déclamait Hugo en 1848 à l'Assemblée Nationale.
"Partout où triomphent la dictature et le mépris des droits de l'homme (...), vous trouverez inscrite, en caractères sanglants, la peine de mort", répétait Badinter en 1981 au même endroit.
Comme un écho dans l'hémicycle.
130 ans séparent les deux hommes. Mais ils étaient liés par une même conviction, et une même ardeur à la défendre.
Hugo a-t-il échoué à faire abolir la peine de mort ? Non : il a semé la graine de l'arbre que Badinter a fait fleurir.
Les deux hommes nous rappellent qu'une vie humaine, si brillante soit-elle, ne suffit souvent pas à remporter les combats les plus importants.
Alors n'ayons pas peur de défendre les causes perdues d'avance : d'autres après nous termineront ce que nous aurons commencé. Dans longtemps peut-être. Des Badinter après des Hugo.
Merci à eux.